« La nouvelle initiative de Microsoft en matière de biodiversité comporte de multiples facettes. Peut-être plus important encore, elle vise à mettre les données et la technologie numérique au service de la biodiversité, notamment par le biais d'un ambitieux programme visant à rassembler les données environnementales du monde entier et à les mettre à profit dans un nouvel "ordinateur planétaire". Nous combinerons cette démarche avec de nouveaux travaux afin de permettre aux partenaires et aux clients d'utiliser les résultats obtenus pour améliorer la prise de décision en matière d'environnement dans leurs activités organisationnelles. Nous l'utiliserons également pour nous exprimer sur les questions de politique publique liées à l'écosystème et pour assumer la responsabilité de la propre empreinte écologique de Microsoft ». C’est ainsi que Microsoft, par la voix de son président Brad Smith, explique le nouveau projet.
Autrement expliqué par M. Smith dans son billet de blog, il s'agit notamment de fournir à l’ordinateur planétaire des images satellites interrogeables, de l'apprentissage automatique et des données provenant des utilisateurs sur les limites réelles des forêts sur le terrain pour une utilisation dans les enquêtes sur les sites de construction industrielle ou les efforts de préservation des forêts ; pour fournir une mesure précise de l'impact du sable sur l'utilisation de l'eau pour la planification agricole; pour fournir aux biologistes de la faune des informations sur l'habitat des espèces mondiales pour soutenir les efforts de préservation ; et bien d'autres choses encore.
Selon Microsoft, l’une des étapes les plus importantes dans le défi collectif qui a été franchie vient de la plateforme intergouvernementale scientifique et politique des Nations unies sur la biodiversité et les services écosystémiques (IPBES), qui est chargée de surveiller la santé de la planète et qui a publié l'année dernière son premier rapport d'évaluation mondiale sur la biodiversité et les services écosystémiques.
Selon le rapport de la plateforme, un quart des espèces de la planète sont menacées d'extinction. Les zones humides qui purifient et stockent l'eau et fournissent des habitats à des milliers d'espèces ont été réduites de 87 %. Les récifs coralliens qui fournissent des habitats aquatiques, de la nourriture, des barrières naturelles contre les inondations, des médicaments et des millions d'emplois dans le tourisme ont diminué de 50 % à l'ère moderne. Les populations de mammifères, d'oiseaux et d'autres espèces sauvages ont diminué de près de 60 % au cours des 40 dernières années, et le nombre d'espèces menacées d'extinction continue d'augmenter rapidement.
Des principes de Microsoft pour guider le projet "Planetary Computer"
Le président de Microsoft a énuméré quatre principes pour guider le travail de l’entreprise en vue d'atteindre les objectifs mondiaux en matière de biodiversité. Ces principes sont les suivants :
Mettre les données et la technologie numérique au service de la biodiversité. « Nous ne pouvons pas résoudre un problème que nous ne comprenons pas entièrement. C'est pourquoi nous allons rassembler des données environnementales du monde entier et les mettre en pratique par l'informatique et l'apprentissage machine dans un nouvel ordinateur planétaire ».
Donner du pouvoir à nos partenaires et clients dans le monde entier. « Nous utiliserons l'ordinateur planétaire pour développer et déployer la technologie numérique qui aide nos partenaires et clients à prendre des décisions environnementales dans leurs activités organisationnelles ».
Utiliser notre voix sur les questions de politique publique liées à l'écosystème. « Nous soutiendrons et défendrons les initiatives de politique publique qui mesurent et gèrent les écosystèmes à l'échelle nationale et mondiale ».
Assumer la responsabilité de notre empreinte écologique. « Nous assumerons la responsabilité des impacts de nos activités directes sur les écosystèmes en protégeant plus de terres que nous n'en utilisons d'ici 2025 ».
"Planetary Computer" est une évolution du programme "AI for Earth" de Microsoft, qui a été lancé en 2017. L’AI for Earth fournit la technologie d’intelligence artificielle et des logiciels de cloud à ceux qui œuvrent à la résolution des problèmes climatiques mondiaux. AI for Earth octroie des subventions pour soutenir des projets qui changent la façon dont les personnes et les organisations surveillent, modélisent et enfin gèrent les écosystèmes.
Le développement réel de l'ordinateur planétaire impliquera des investissements supplémentaires dans les infrastructures, ainsi que la participation des bénéficiaires actuels de l'AI for Earth pour construire des analyses sur les données collectées. Il y a également une nouvelle subvention AI for Earth, d'une valeur d'un million de dollars, accordée au réseau d'observation de la biodiversité du Groupe d'observation de la Terre pour servir de pierre angulaire à la collecte de données sur la biodiversité dans le cadre du projet.
Pour soutenir le projet, Microsoft s'est également associé à Esri, une société de cartographie et d'information géographique qui soutient de nombreux instituts technologiques connexes dans ce domaine, a expliqué M. Smith. Des ensembles de données géospatiales seront mis à disposition par Azure et Esri dans le courant de l'année pour être utilisés par les clients et les institutions, et d'autres ensembles de données pourraient également être mis à disposition.
La consommation électrique des entreprises comme Microsoft représente une grosse source d’émission de carbone dans la nature. Toutefois, elles comptent désormais adopter des pratiques énergétiques saines en exploitant des énergies 100 % renouvelables. « D'ici à 2030, Microsoft sera négative en carbone, et d'ici 2050, Microsoft éliminera de l'environnement tout le carbone que l’entreprise a émis soit directement, soit par sa consommation électrique depuis qu’elle a été créée en 1975 », a écrit l’entreprise en janvier dernier lors du lancement de la première partie de son initiative carbone.
Les travailleurs des géants américains de la technologie Microsoft, Amazon, Facebook et Google ont quitté les bureaux l’année dernière pour s’associer à la « grève » internationale pour le climat, afin d’exiger de leur employeur l’objectif zéro émission de gaz à effet de serre d'ici 2030. Les entreprises comme Apple se vantent d’être neutres en carbone depuis quelques années déjà, mais la nouvelle initiative de Microsoft va plus loin et s'étale sur plusieurs décennies. « Nous devons travailler ensemble pour déterminer comment maximiser les avantages que la nature offre aux gens tout en minimisant les dommages environnementaux de nos activités. Ce ne sera pas facile, mais c'est possible si nous assemblons les pièces », a dit Microsoft. Attendons de voir.
Sources : Microsoft, Ai for Earth, IPBES
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« D'ici à 2030, Microsoft sera négative en carbone. » Qu’en pensez-vous ?
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