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La Grande-Bretagne prévoit une relance du nucléaire afin de répondre à l'explosion des besoins énergiques des centres de données d'IA,
Mais cela fait craindre un allègement des normes au profit des Big Tech

Le , par Mathis Lucas

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L'appétit énergétique des centres de données pousse les pays et les entreprises vers des solutions d'urgence. Le Royaume‑Uni envisage de relancer massivement le nucléaire afin de répondre à la demande des centres de données pour l'IA et l'électrification croissante de l'industrie et des véhicules. Le gouvernement souhaite simplifier et accélérer les procédures pour construire de nouvelles centrales nucléaires. Mais les critiques proposent d'investir pour rendre la technologie plus efficace. D'un autre côté, l'essor de l'IA entraîne une hausse inquiétant de la consommation d'eau des centres de données européens alors que les ressources en eau deviennent limitées.

La multiplication des centres de données exerce une pression sur les réseaux électriques. Bien que les entreprises s'efforcent d'investir également dans les énergies renouvelables, le charbon et le nucléaire apparaissent comme les sources d'énergie les plus accessibles actuellement. Les États-Unis relancent les vieilles centrales à charbon et accélèrent les projets nucléaires. Le Royaume-Uni a décidé de suivre les États-Unis sur la voie du nucléaire.

Toutefois, un rapport d'expert affirme que Royaume‑Uni est le pays où les projets nucléaires coûtent le plus cher dans le monde. Les auteurs appellent à une refonte radicale de la réglementation sur le nucléaire, imputant essentiellement le déclin de l'industrie nucléaire britannique au cours des dernières décennies à la bureaucratie. Le rapport recommande de rationaliser la réglementation afin d'éviter « des processus trop bureaucratiques et trop coûteux ».


Cette recommandation a suscité des craintes quant à une déréglementation qui pourrait avoir un impact négatif sur la sécurité des installations. Toutefois, les auteurs du rapport ont souligné que le toilettage de la réglementation sur le nucléaire peut se faire tout en améliorant les normes de sécurité.

John Fingleton, ancien directeur de l'Office of Fair Trading et membre du conseil d'administration de UK Research and Innovation (UKRI), est à la tête du groupe de travail. Il affirme dans le rapport que certains facteurs réglementaires fondamentaux sont à l'origine des coûts élevés et des retards, et cite l'aversion au risque, la priorité accordée aux processus plutôt qu'aux résultats et le manque d'incitations à maximiser les avantages pour la société.

L'IA pousse la Grande-Bretagne à réformer sa politique nucléaire

Le document présente 47 recommandations à l'intention du gouvernement, qui s'articulent autour de cinq grands axes : fournir un leadership et une orientation plus clairs au secteur nucléaire ; simplifier le processus d'approbation réglementaire des projets atomiques ; réduire l'aversion au risque ; s'attaquer aux incitations qui retardent les progrès ; et travailler avec le secteur nucléaire pour accélérer la mise en œuvre et stimuler l'innovation.

Le rapport propose la création d'une commission de réglementation, qui deviendrait un « décideur unifié » pour tous les autres organismes de réglementation, de planification et d'approbation en matière nucléaire. Il évoque la réforme des régimes environnementaux et d'aménagement du territoire afin d'accélérer les autorisations. Cela répond aux besoins du gouvernement visant à simplifier et accélérer la construction des centres de données d'IA.

Il propose de modifier le plafond des coûts pour les contrôles judiciaires et de limiter les contestations judiciaires aux projets d'infrastructure stratégiques nationaux (NSIP), tout en indemnisant les promoteurs nucléaires pour les dommages qu'ils pourraient subir s'ils poursuivent leur projet alors qu'un contrôle judiciaire est encore en cours. Les auteurs recommandent également de modifier la réglementation sur les habitats afin de réduire les coûts.

Mais cette recommandation suscite des inquiétudes. Il s'agit de règles créées pour protéger les espèces sauvages et les sites naturels les plus importants et les plus vulnérables du Royaume-Uni. Alléger ces réglementations pour satisfaire l'industrie de l'IA pourrait nuire gravement aux efforts en matière de protection environnementale. « Les Big Tech sont connus pour outrepasser leurs droits et leur non-respect des normes », a écrit un internaute.

Le rapport indique que les limites de rayonnement pour les travailleurs sont trop conservatrices et bien inférieures à ce qui pourrait être considéré comme « largement acceptable », affirmant qu'elles sont plusieurs fois inférieures à ce qu'une personne moyenne au Royaume-Uni reçoit normalement en un an.

Quand le réseau n’arrive pas à suivre la flambée des infrastructures

En mai 2024, Mark Zuckerberg, PDG de Meta, a cité l'énergie comme étant un goulet d'étranglement critique pour les progrès de l'IA. Selon lui, malgré l'accélération de la production de GPU, les contraintes énergétiques restent importantes. La construction de clusters d'entraînement massifs nécessite une puissance immense et les obstacles réglementaires retardent les progrès, faisant des installations à grande échelle une entreprise de longue haleine.

Selon un récent rapport, à Santa Clara, deux centres de données appartenant à Digital Realty et Stack Infrastructure sont achevés, mais inutilisés, sans calendrier précis pour leur mise en service complète. Le site de 40 000 m² de Digital Realty est conçu pour une charge critique de 48 mégawatts. Le campus SVY02A de Stack Infrastructure, situé à proximité, également conçu pour 48 mégawatts, comprend sa propre sous-station et huit salles de données.

Ensemble, ils représentent près de 100 mégawatts de capacité prêts à accueillir des serveurs, des accélérateurs et des équipements réseau qui ne peuvent être mis en service tant que le réseau local n'est pas à la hauteur. Selon le rapport, « les deux sites pourraient rester vides pendant des années ».

Silicon Valley Power, le fournisseur d'électricité municipal, s'efforce d'augmenter sa capacité afin de répondre à la demande croissante des opérateurs de centres de données. La ville compte 57 installations actives ou en cours de construction et investit 450 millions de dollars dans la modernisation du réseau. Le fournisseur municipal organise la distribution d'électricité à mesure que de nouvelles sous-stations et lignes de transport sont mises en service.

Les défis auxquels la ville de Santa Clara est confrontée reflètent ceux qui se posent dans tous les États-Unis. Les entreprises engagées dans la course à l'IA craignent une pénurie d'énergie, qui ralentirait les progrès dans le secteur. La Virginie du Nord, le plus grand marché de centres de données du pays, est confrontée à des retards de connexion de plusieurs années, les services publics ayant du mal à renforcer les infrastructures à haute tension.

Le retour en grâce des vieilles centrales à charbon polluantes

Les Big Tech tels que Google et Microsoft se livrent à une course effrénée pour développer leurs infrastructures informatiques. Pour cela, ils n'hésitent pas à rouvrir les villes centrales à charbon polluantes. L'ironie est flagrante : les entreprises qui s'engagent à atteindre la neutralité carbone soutiennent indirectement le combustible fossile le plus polluant, car la fiabilité du charbon l'emporte à court terme sur les énergies renouvelables intermittentes.

Aux États-Unis, les centres de données connaissent une transition importante vers l'énergie produite à partir du charbon en raison de la hausse des prix du gaz naturel et de la croissance rapide de la demande en électricité. Selon la société de services financiers Jefferies, les opérateurs de centres de données se précipitent pour connecter de nouvelles capacités au réseau électrique, avec une croissance accélérée de la charge prévue pour la période 2026-2028.

Cette hausse de la demande entraîne une reprise inattendue de la production de charbon, qui a augmenté de près de 20 % depuis le début de l'année 2025. Jefferies indique : « nous relevons notre estimation de la production d'électricité à partir du charbon d'environ 11 % (en raison de facteurs de capacité plus élevés) et prévoyons qu'elle restera élevée jusqu'en 2027 grâce à des prix du combustible favorables par rapport au gaz (en particulier pour le parc existant) ».

Des avertissements ont été lancés en 2024, indiquant que la demande énergétique croissante due à la prolifération des centres de données aux États-Unis risquait de dépasser la capacité de production disponible, ce qui pourrait prolonger la durée de vie des vieilles centrales à charbon polluantes.

À Omaha, une compagnie d'électricité a renoncé à son projet d'arrêter de brûler du charbon pour produire de l'électricité, invoquant la nécessité d'alimenter les centres de données situés à proximité. La compagnie a estimé que la mise hors service des générateurs à charbon de la centrale électrique de North Omaha risquait d'entraîner des pénuries d'électricité dans le district, compte tenu des besoins énergétiques croissants de ces installations.

Impacts de ce revirement sur le climat et l'environnement

Plusieurs compagnies d'électricité retardent la mise à la retraite des centrales à charbon, malgré l'impact environnemental et climatique. La combustion continue du charbon affecte la qualité de l'air local à proximité des centrales électriques et entrave les efforts plus larges visant à réduire les émissions de gaz à effet de serre. Le groupe militant Greenpeace a qualifié le charbon de « moyen de production d'énergie le plus sale et le plus polluant ».


Les défenseurs de l'environnement avertissent que cela pourrait compromettre les objectifs climatiques des États-Unis, les émissions de charbon pouvant augmenter de 10 à 15 % dans les États clés d'ici 2026. Pourtant, pour les opérateurs, le calcul est simple : les modèles d'entraînement de l'IA exigent une alimentation électrique constante et ininterrompue que l'énergie solaire ou éolienne ne peut pas toujours garantir sans d'énormes batteries de secours.

L'impact environnemental s'étend à l'échelle mondiale. Sasha Luccioni a déclaré que les outils d'IA peuvent émettre plusieurs tonnes de CO₂ par jour et ajoute que l'utilisation des chatbots d'IA générative comme outil de recherche en ligne pourrait avoir de graves conséquences sur l'environnement et le climat. « Je trouve particulièrement décevant que l'IA générative soit utilisée pour faire des recherches sur Internet », a déploré la scientifique au micro de l'AFP.

Un rapport de Morgan Stanley publié en 2024 prévoit que les centres de données émettront jusqu'à 2,5 milliards de tonnes de gaz à effet de serre dans le monde d'ici 2030, soit trois fois plus que les émissions qui auraient été produites sans le développement de la technologie d'IA générative.

Les générateurs à turbine alimentés au gaz naturel étaient le choix privilégié pour alimenter le boom actuel de la construction de centres de données, d'autant plus qu'ils peuvent être installés directement sur le campus pour assurer une production locale. Mais les prix actuels du gaz ont rendu cette option moins intéressante sur le plan économique. Les promoteurs privilégient les sources d'énergie facilement disponibles pour leur construction initiale.

Réduire la consommation d'eau des datacenters : un défi de taille

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