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Un chercheur met en garde contre l'excès de mèmes et de l'utilisation de la fonction « Répondre à tous » dans l'envoi de courriels
évoquant un gaspillage énergétique sous-estimé

Le , par Stéphane le calme

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Les mèmes Internet, ces images, vidéos ou textes humoristiques qui se propagent rapidement en ligne, sont devenus omniprésents dans notre culture numérique. Cependant, selon une nouvelle étude, ces mèmes ont un impact environnemental insoupçonné. De plus, les courriels “Répondre à tous” (Reply All) contribuent également à cette problématique.

Des recherches ont révélé que la grande majorité des données stockées dans le nuage sont des « données sombres » qui ne sont utilisées qu'une seule fois et ne sont jamais consultées à nouveau. Une donnée sombre (ou Dark Data) est une donnée qui a été collectée, mais qui n’est pas référencée dans le système d’information. Les données sombres sont les ensembles d’informations que les organisations collectent, traitent et stockent pendant leurs activités régulières, mais qu’elles échouent généralement à réutiliser. Il peut s’agir de documents papiers, de photos, de vidéos, ou d’informations négligées car elles ne semblent pas essentielles.

Cela signifie que tous les mèmes, blagues et films que nous aimons partager avec nos amis et notre famille sont là, quelque part, dans un centre de données, et consomment de l'énergie. D'ici à 2030, le National Grid prévoit que les centres de données représenteront un peu moins de 6 % de la consommation totale d'électricité du Royaume-Uni, de sorte que la lutte contre les données inutiles est un élément important de la lutte contre la crise climatique.

Citation Envoyé par National Grid
Au cours de la prochaine décennie, les centres de données britanniques continueront de connaître une croissance globale, dont la majeure partie sera concentrée à Londres. Les récentes annonces et les plans de construction des opérateurs de centres de données, ainsi que les tendances du marché, ont permis d'estimer que la consommation d'énergie moyenne des installations de colocation devrait presque doubler entre 2021 et 2030. Ce phénomène s'accompagne d'une multiplication potentielle par plus de dix de l'hyperscale. Cela représenterait environ un peu moins de 6 % de la consommation totale d'électricité du Royaume-Uni d'ici à 2030. Les prévisions au-delà de 2030 et jusqu'en 2050 sont naturellement plus difficiles, compte tenu de l'évolution imprévisible des besoins et des solutions en matière de traitement des données.

68 % des données utilisées par les entreprises ne sont jamais réutilisées

Ian Hodgkinson, professeur de stratégie à l'université de Loughborough, a étudié l'impact des données inutiles sur le climat et les moyens de le réduire.

« J'ai vraiment commencé il y a deux ans, en essayant de comprendre l'impact environnemental négatif que les données numériques pouvaient avoir », explique-t-il. « Et à première vue, il pourrait être facile de répondre à cette question, mais il s'avère en fait qu'elle est beaucoup plus complexe. Mais il est certain que les données ont un impact négatif sur l'environnement ».

Il a découvert que 68 % des données utilisées par les entreprises ne sont jamais réutilisées et estime que les données personnelles sont du même ordre.

Hodgkinson a déclaré : « Si nous pensons aux individus et à la société de manière plus large, ce que nous avons constaté, c'est que beaucoup supposent encore que les données sont neutres en carbone, mais chaque donnée, qu'il s'agisse d'une image ou d'un post Instagram, quelle qu'elle soit, a une empreinte carbone qui lui est attachée ».


L’empreinte carbone des mèmes

Les mèmes sont souvent partagés sur les réseaux sociaux, générant des milliards de clics et de vues. Chaque clic, chaque téléchargement, chaque partage a un coût énergétique. Les serveurs qui hébergent ces contenus doivent fonctionner en permanence, consommant de l’électricité et émettant du CO2. En somme, les mèmes ont une empreinte carbone non négligeable.

Hodgkinson explique : « Lorsque nous stockons des données dans le cloud, nous pensons au nuage blanc et cotonneux, mais en réalité, ces centres de données sont incroyablement chauds, incroyablement bruyants et consomment une grande quantité d'énergie ».

Un mème amusant ne va pas détruire la planète, bien sûr, mais les millions de mèmes stockés, inutilisés, dans appareils ont un impact, a-t-il expliqué : « Une seule photo n'aura pas un impact considérable. Mais bien sûr, si vous allez dans votre propre téléphone et que vous regardez toutes les photos que vous avez, cumulées, cela crée une impression assez importante en termes de consommation d'énergie ».

Les opérateurs de cloud computing et les entreprises technologiques ont un intérêt financier à empêcher les gens de supprimer des données inutiles, car plus il y a de données stockées, plus les gens paient pour utiliser leurs systèmes.

Hodgkinson a déclaré : « Nous payons pour ce stockage. En fait, vous payez pour quelque chose que vous n'utiliserez plus jamais, parce que vous n'êtes même pas conscient de son existence. Et quand on pense aux coûts significatifs que cela représente en termes financiers, mais aussi pour l'environnement, dans une perspective plus large [...] nous sommes en deçà de la trajectoire requise pour atteindre l'objectif zéro d'ici à 2050 ».

« Il y a peut-être d'autres grands contributeurs aux émissions [de gaz à effet de serre] qui n'ont pas été pris en compte. Nous sommes convaincus que les données en font partie et qu'elles vont croître et s'amplifier, surtout si l'on pense à cette énorme explosion, mais nous savons aussi, d'après les prévisions, que d'ici un an ou deux, si nous prenons toutes les énergies renouvelables du monde, elles ne suffiront pas à répondre à la quantité d'énergie nécessaire aux données. C'est donc une idée assez effrayante ».

Les courriels « Répondre à tous » et le gaspillage énergétique

Quant aux courriels « Répondre à tous », ils sont souvent utilisés de manière inutile. Imaginez une grande entreprise où un employé envoie un message à tous les collègues pour annoncer une réunion. Ensuite, chacun répond “Merci” ou “D’accord” à ce message, générant une avalanche de réponses inutiles. Ces courriels multiplient les transferts de données, sollicitant davantage les serveurs et augmentant la consommation d’énergie.

L'une des choses que les gens peuvent faire pour arrêter la déferlante de données est d'envoyer moins de courriels inutiles : « Un [chiffre] qui circule souvent est que chaque courriel standard équivaut à environ 4 g de carbone. Si nous pensons ensuite à la quantité de ce que nous appelons principalement les "données héritées" que nous détenons, c'est-à-dire si nous pensons à toutes les photos numériques que nous possédons, par exemple, il y aura un impact cumulatif ».

Parmi les mesures que nous pouvons prendre pour réduire notre empreinte carbone, il y a celle qui consiste à éviter le redoutable bouton « Répondre à tout », ajoute Hodgkinson. « Si nous pensons que notre courrier électronique ou les données que nous produisons sont neutres en carbone, nous ne nous poserons jamais la question suivante : "Si je fais X, quelle en sera la conséquence ?" Ainsi, lorsque nous pensons à des outils d'analyse différents, nous pensons à des choses comme ChatGPT, par exemple. Là encore, de nombreuses personnes croient que cette activité est neutre en carbone, mais ce n'est pas le cas. Le fait de se poser ces questions, que nous n'avons jamais vraiment posées auparavant au sein des organisations et des individus, peut donc faire une grande différence en matière de changement de comportement ».

Solutions possibles
  • Sensibilisation : Éduquer les utilisateurs sur l’impact environnemental des mèmes et des courriels “Répondre à tous” est essentiel. Chaque clic compte, et nous devons être conscients de nos actions en ligne.
  • Optimisation des serveurs : Les entreprises peuvent investir dans des serveurs plus efficaces sur le plan énergétique et réduire leur empreinte carbone.
  • Réduire le nombre de courriels inutiles : Encourager les employés à ne pas répondre à tous systématiquement et à utiliser les courriels de manière plus judicieuse.

En fin de compte, notre utilisation d’Internet a un impact sur l’environnement. En tant qu’utilisateurs, nous avons la responsabilité de réfléchir à nos actions numériques et de chercher des moyens de minimiser notre empreinte carbone.

Sources : National Grid, Ian Hodgkinson

Et vous ?

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Pensez-vous que les mèmes Internet ont un impact environnemental significatif ? Pourquoi ou pourquoi pas ?
Avez-vous déjà réfléchi à l’empreinte carbone de vos clics en ligne ? Comment pourrions-nous réduire cet impact ?
Quelles mesures pourraient être prises au niveau des entreprises pour minimiser la consommation d’énergie liée aux courriels ‘Répondre à tous’ ?
Comment pourrions-nous sensibiliser davantage les utilisateurs aux enjeux environnementaux liés à nos actions numériques ?

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Avatar de GLDavid
Expert confirmé https://www.developpez.com
Le 13/08/2024 à 16:26
Bonjour

Ah, mettre le monde entier en cc d'un email, en particulier quand il y a un problème !
Et le reply all pour montrer, que oui, je suis concerné, j'ai produit un email (good work, man!)
Combien d'emails recevons-nous et dont on se fout royalement parce qu'on est en cc.
C'est plus une question d'éducation à mon sens, clairement.
Aucun doute sur l'impact énergétique de ces emails adressés à l'univers entier.

@++
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Avatar de Fagus
Membre expert https://www.developpez.com
Le 13/08/2024 à 22:45
C'est sans doute de bonnes remarques de ce chercheur, mais c'est un combat d'arrière garde.

Combien pour un courriel ? 50ko ? 500 avec des images ?
Et un meme ? de l'ordre d'une image ?

Je ne sais pas dans quel monde il vit, mais dans le mien, les gens mattent tiktok ou son clone dans les transports ou même en marchant dans la rue, consomment en streaming musique et vidéo (cad un flux par utilisateur versus un flux par région sur un émetteur hertzien). Si on part sur un film à 1Go,on est 2.10^4 courriels.
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Avatar de smarties
Expert confirmé https://www.developpez.com
Le 13/08/2024 à 17:18
Un problème est que l'on utilise le mail pour tout et n'importe quoi.

Créer des canaux de conversation dédiés (dans Mattermost, Slack, ...) est mieux si on les utilise correctement... si ça ne nous intéresse ou ne nous concerne pas, on quitte le fil.
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Avatar de totozor
Expert confirmé https://www.developpez.com
Le 14/08/2024 à 7:39
Il n'y a aucun doute que le reply all met en danger notre environnement professionnel.
D'ailleurs un vrai reply all qui se respecte commence par [IMPORTANT] avec le petit "!" rouge pour bien dire à la terre entrière qu'une personne a un problème - dont tout le monde se fout mais dont tout le monde estime légitime de dire au monde entier qu'il s'en fout.

Mais je ne suis pas sur que les limiter va plus améliorer la situation de notre environnement que de faire pipi sous la douche.
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