Pourquoi le projet Natick ? Le projet s’appuyait sur une remarque de Microsoft que le cloud computing continue de gagner en importance, représentant à la fois un catalyseur de croissance économique, mais aussi comme consommateur de ressources mondiales. Ainsi, le projet était destiné à aider à façonner une autre perspective dans la gestion du cloud pour mieux servir les utilisateurs dans les zones proches de cours d'eau. Microsoft voyait dans le déploiement en eaux profondes une solution au refroidissement, aux énergies renouvelables, mais aussi à une empreinte environnementale moindre.
Microsoft réfléchissait en sus à la possibilité de l'associer à un autre système pour pouvoir l'alimenter en électricité, par exemple une turbine ou un système générant de l'énergie marémotrice.
Il faut rappeler que les centres de données contiennent de nombreux serveurs qui génèrent beaucoup de chaleur. Lorsque la chaleur est trop forte, les serveurs plantent. Raison pour laquelle ils sont placés dans des zones où l'air conditionné fonctionne en permanence. C’est en cela que le projet Natick apparaissait comme une solution à la fois être écologique et économique dans la mesure où il n'y aurait plus à payer cette lourde facture.
Quels en sont les avantages ? Microsoft parlait d'une rapidité de mise en service (la capacité de déployer un centre de données du début à la fin en 90 jours) qui devait permettre une réponse rapide à la demande du marché, un déploiement rapide en cas de catastrophe naturelle ou d'évènements de grande envergure comme les compétitions internationales. Il faut en sus compter sur la latence (le temps mis par une donnée pour aller de la source à sa destination) : « la moitié de la population vit à moins de 200 km de l'océan. Alors, déployer des centres de données en mer accroît la proximité entre le centre de données et la population, réduisant ainsi la latence de façon considérable et fournissant une meilleure réponse ».
Phases du projet, avantages, inconvénients et raisons de l’arrêt de l’expérience
- En 2015, Microsoft a déployé un prototype de centre de données, de la taille d'un conteneur d'expédition, au fond de l'océan au large de la côte californienne (phase 1).
- Cette phase initiale a prouvé que le concept pouvait fonctionner. Les températures constamment fraîches de l'océan ont permis un refroidissement naturel et efficace des serveurs, réduisant potentiellement la consommation d'énergie.
- Encouragée par les résultats, Microsoft a lancé la phase 2 en 2018. Il s'agissait d'une unité de centre de données préfabriquée plus grande, déployée près des îles Orcades en Écosse.
- La phase 2 visait à démontrer l'aspect pratique de la construction et du déploiement de ces centres de données sous-marins à plus grande échelle et dans un délai plus court (moins de 90 jours).
- Le projet a également mis en évidence les avantages environnementaux potentiels. L'emplacement immergé pourrait être alimenté par des sources renouvelables telles que l'énergie éolienne offshore ou l'énergie des vagues.
- Bien que le projet Natick ait démontré avec succès la faisabilité technique des centres de données sous-marins, Microsoft a finalement décidé de ne pas poursuivre le déploiement à grande échelle.
- Le projet s'est achevé en 2020. Bien que la technologie se soit avérée fiable, il restait des défis économiques et logistiques à relever.
- Microsoft a décidé qu'il serait plus rentable à court terme de se concentrer sur l'optimisation de la conception des centres de données traditionnels et d'explorer les sources d'énergie renouvelables sur terre.
- Bien qu'ils ne soient pas devenus des centres de données opérationnels, les résultats du projet Natick ont été précieux.
- Elles ont montré que les centres de données sous-marins sont une option viable qui présente des avantages potentiels en termes d'efficacité, de fiabilité et de durabilité.
- Les recherches et les données du projet sont utilisées pour éclairer la conception des futurs centres de données et explorer d'autres applications des technologies sous-marines.
Et vous ?
Déployer des datacenters sous la mer est-il une bonne idée ?
Quelles sont les raisons de l’arrêt de cette expérience selon vous ?
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